Parentalité et Communication Positive

Transmettre de la confiance, pas des angoisses !

“➡️Tournez à droite… à droite hein. Faites attention en tournant. Allez moins vite.
⬆️Continuer tout droit pendant 3 km. Ne tournez pas à gauche… ni à droite. Attention aux piétons, respectez les priorités, méfiez vous des trottinettes… Il y a des culs de poule : ne roulez pas dedans !”
🚦 Vous pouvez imaginer un gps qui vous dirai tous les risques, toutes les règles de prudence, à chaque instant, en permanence ? Waze le fait un peu d’ailleurs avec les passages à niveau. Son concepteur à du avoir un problème parce que leur signalement systématique me questionne à chaque fois. Si vous avez l’info j’ai pas cherché (”flemme” 😉). Pour revenir à ma métaphore : en parentalité positive, et en communication positive, l’une des recommandations est de formuler en positif.

Bah oui, si votre gps vous dit “ne tournez pas à gauche” votre cerveau qui adore les chemins les plus courts, va buguer. Le temps de décoder le message “🧠 alors la p’te dame elle dit de NE PAS tournez à gauche 🤔 Qu’est ce que j’ai comme autres options ? Ah, oui ok il y a une route tout droit, rien d autres de possible donc je continue tout droit ! Ouf, compris !”.
Le temps de décoder le message donc, mon gps contribue à générer du stress dû à la difficulté de compréhension. Du coup, en positif, ça donne ce que le gps fait déjà ”continuez tout droit” ou mieux encore il ne dit rien et nous laisse poursuivre notre route sans se poser de question.

En parentalité positive, pour rester sur ma thématique du samedi, on va appliquer le même principe :
“ne saute pas sur le canapé” ▶️ “sur le canapé on reste assis”, couplé si on écoute le besoin de son enfant avec un 🎯 “tu peux sauter dans le trampoline”. Et quand on applique cela, on se dit qu’on est un parent parfait qui à tout compris et respecte trop bien ce qu’il a entendu… Oui, mais, outre que le parent parfait n’existe pas et que de fait se croire parfait fait de nous un parent imparfait (z’avez suivi ? 😅), il y a souvent autre chose…

”Tu peux sauter dans le trampoline ! … Pense à mettre tes baskets pour sortir… mais tu sautes en chaussettes. Pas pied nus ça brûle. Fais attention s il y a des feuilles. Vérifie le filet. Ferme bien la fermeture éclair. Et c’est 1 à la fois hein !”
Je sais pas vous, mais moi là, si je suis un enfant, je préfère continuer à sauter sur le canapé. Du coup on entend souvent “la parentalité positive, ça ne fonctionne pas”. Bah oui. Parce que c’est pas miraculeux d’abord. Et que si ma nature de parent angoissé reste trop forte et que je surcharge le message de consignes de sécurité, je n’ai pas été dans une posture éducative efficace.

Quand mon gps me dit de tournez à droite, il n’ajoute rien. Donc c’est facile pour moi de juste « tournez à droite ». Si je dis à mon enfant “tu peux sauter dans le trampoline”, et qu’il connait les bases comme moi en voiture, c’est pas utile de relire tout le code de la route à chaque fois. Et si j’ai un doute en tant que parent, je peux lui demander “tu te rappelles des consignes ?” Et lui laisser creuser dans son cerveau pour retrouver et appliquer les règles.
Si j’ai un doute, ou que j’ai peur : je respire, je vérifie discrètement, je regarde par la fenêtre… Ça lui envoie un autre message qui dit “tu es capable de faire tout seul”, “tu es responsable”.
Et si je constate qu’une règle n’est pas appliquée : je ne fonce pas comme un bulldozer pétris d’anxiété et de stress (heu, sauf s’il y a un danger réel évidemment !) : je respire, j’observe… et si vraiment c’est essentiel que la consigne soit appliquée, pour des raisons de sécurité notamment, je m’approche pour dire “il me semble que la dernière fois tu t’es brûlée les pieds, tu ne devrais pas être en chaussettes ? Tiens je les ai amené” ou “le filet n’est pas en place, on va le remettre avant que tu continues”. Ça s’applique pour tout.

Quand vous donnez une direction à votre enfant, ou votre ADO (surtout votre ado 😇), ne le noyez pas de règles. Je sais que c’est dur parce qu’on veut les protéger de… tout.
Mais au final on génère du stress, et de la saoulitude (c’est mon post, j’invente si je veux. D’ailleurs je vais le déposer j’adore). Je vous rassure : ca ne fera pas de vous un parent parfait, et tant mieux 😉

Peut-on être parent sans culpabiliser ?

Être parent, c’est entendre chaque jour de nouvelles idées, de nouvelles informations, c’est se retrouver comme sur tant d’autres sujets, aux prises avec des montagnes d’informations et ne plus savoir quoi faire.

Nous sommes noyés d’informations, toutes plus validées par les scientifiques de tout ordre les unes que les autres… et c’est vite le chaos.
Nous nous retrouvons à douter de tout, sans cesse, sans avoir forcément une confiance en soi apte à dire « je sais ce que je fais », ou encore « merci je le sens mieux comme çà »… et on est perdu.
On ne sait plus faire la part des choses entre ce que nous conseillent nos proches « pour notre bien » : laisse le pleurer, porte le tout le temps, pose le vite, dort avec lui, ne l’habitue pas aux bras, allaite à la demande, espace les tétées, affirme toi avant qu’il te bouffe, ne confonds pas autorité et autoritarisme, montre le bon exemple, ne craque pas devant lui, exprime tes émotions, laisse le expérimenter, protège le, tiens le assis, mets le au sol, ne le lâche pas des yeux, laisse le respirer…
chaque conseil étant plus ou moins validé par des professionnels vers lesquels on se tourne… pour ENFIN savoir quoi faire !
Mais sans succès, chaque professionnel faisant part de ses propres recherches, ses propres expériences, ou ses propres peurs… 

Est ce qu’être parent est plus culpabilisant qu’avant ?
Oui parce qu’on se pose peut être beaucoup de questions nouvelles, dites générationnelles, car la cyber-réalité n’existait pas tellement, avant…
Oui, car les avancées technologiques ont permis d’apprendre de nouvelles choses sur le fonctionnement du cerveau humain.
Oui parce que notre rythme sociétal est différent et qu’on a l’impression que tout va toujours et encore plus vite, nous happant et tournoyant sans fin et on a peur de rater quelque chose, de tout rater tout court dans notre rôle de parent, et l’accompagnement de nos enfants…
Et non car les parents d’avant se posaient aussi des questions, avaient aussi peur de mal faire, avaient aussi accès à des tas d’informations contradictoires…

Ce qui est actuel c’est que ce qu’on apprend de la science vient chatouiller notre propre histoire. Pourquoi n’est on pas égaux face aux pleurs d’un nourrisson ? Pourquoi certains parents ressentent naturellement de l’empathie et se précipitent pour consoler ce petit être, alors que d’autres sont automatiquement sous alerte, sous stress, pensant qu’ils sont responsables des pleurs, qu’ils doivent trouver un moyen pour que ça cesse et se sentent incompétents et en danger quand ils n’y parviennent pas ?

Les neurosciences expliquent que les zones de notre cerveau qui s’activent ne sont pas les mêmes selon la manière dont nos propres pleurs ont été accueillis. Alors oui forcément, devenir parent vient titiller notre vécu, et le pas est vite fait de : soit rejeter en bloc toutes les informations pour ne surtout pas brasser ce qui peut faire mal, soit acculer nos propres parents face à l’éducation qu’on a reçu.

Nos pauvres parents, qui eux mêmes ont transmis ce qu’ils ont reçus et appris, en espérant faire au mieux…
On a le choix de se dire que c’est trop dur de revisiter son histoire, parce que c’est réellement dur.
Quand on travaille sur l’estime de soi et comment aider son enfant à être « au top », cela fait forcément écho à nos propres souvenirs… et pourquoi est ce que moi je ne suis pas le parent qui se sent suffisamment capable pour dire « je fais de mon mieux », suffisamment valable pour répondre « je sais ce que je fais », et suffisamment aimable pour affirmer tranquillement « Je suis comme cela, c’est mon choix du moment et c’est OK pour moi ».
Non, nous on s’écrase sous le poids du regard des autres, sous notre sentiment d’incompétence, sous notre propre culpabilité, on se laisse berner par cette petite voix qui nous dit toujours « tu aurais pu faire mieux ».

Alors oui, être un parent qui se questionne et qui découvre de nouvelles postures peut être culpabilisant.
Tout comme être un parent qui refuse de se questionner et ne lira pas donc sans doute pas cet article.

Parce qu’il faut rappeler que : même sans se poser de question, même en ayant l’impression de faire de son mieux… Aucun parent ne se satisfait d’avoir finalement dû mettre son enfant au coin, lui mettre une fessée, ou le punir. Sans savoir, sans connaitre de nouvelles idées et sans partages, chaque parent sent bien de la frustration.

C’est difficile d’être parent. Il n’y a aucun mode d’emploi, et on n’est pas égaux. Oser faire part de ses doutes et ses peurs, au sein d’une société qui nous apprend à ne viser que la performance, la réussite… c’est courageux.

Alors la prochaine fois que vous voyez un parent en difficulté : avec un enfant qui semble ne pas l’écouter, qui évacue la pression en grosse crise de larmes, qui pleure, que vous sentez un parent démuni… ne restez pas à vous contenter du conventionnel « ca va? » « ca va. » Retenez vous de le juger, laisser partir vos mauvaises premières impressions… et osez l’aborder par un compatissant « c’est dur des fois avec les enfants »… et faites juste un sourire.
Cette attitude et ce sourire feront un doux baume face à son propre sentiment d’incompétence. Ce sera un petit cadeau pour dire « tu n’es pas seul »…

Je crois que si « chacun » faisait l’effort d’accueillir « chaque autre » là où il en est, on gagnerait tous, en humanité.
La culpabilité ne serait ainsi plus tétanisante devant la peur de mal faire, elle serait au contraire un moteur pour ne plus avoir peur d’expérimenter.

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Coach parental

« Je viens vous voir parce que… » Silence, elle se mord la lèvre, un voile passe devant ses yeux. Je l’encourage du regard… Sa lèvre tremble, les larmes coulent… Je lui tends la main.
Je sais combien c’est dur d’être là. C’est souvent vu comme un échec : je n’y arrive pas toute seule, j’ai besoin d’aide, les autres autour de moi s’en sortent tout seuls…
Elle respire, finit par lever les yeux vers moi et ébauche un sourire timide… « Je me sens tellement bête, en plus je pleure pour rien »…

Non, ce n’est pas rien. Faire ce pas de m’appeler, de choisir de reprendre les choses en main, ça demande une énergie alors qu’il n’y en a plus depuis longtemps…
 « C’est juste que … j’y arrive pas. »
 Nouvelles larmes.
Larmes de trop de souffrances contenues, de soulagement aussi … C’est précieux ce qui se passe ici. Elle dépose quelque chose. J’accueille cette confiance avec un infini respect, une tolérance totale.

On n’est pas égaux dans sa parentalité.  Je sais le chemin difficile et douloureux de remettre chaque jour sur l’ouvrage le travail d’affronter ses schémas, de faire face, de gérer malgré tout… dans le doute permanent, et la peur constante de «mal faire »…

« Je me sens épuisée » me dit-elle avec un sourire fatigué.

OK, on peut commencer le travail ensemble : identifier les facteurs d’épuisement, chercher des solutions, ensemble, définir des méthodes qui conviennent à toute la famille pour expérimenter d’autres solutions…
Un petit pas à la fois, semaine après semaine, on avance et on travaille sur chaque situation pour tirer des enseignements sur les prochains objectifs.

Et quand ça coince, parce que c’est trop dur, que ça demande trop, on ajuste, on fait appel à un tiers pour débloquer la situation… et on reprend.

Je suis coach parental. Fière de ce statut de coach. Je travaille avec les parents et les familles pour proposer des solutions concrètes et permettre de changer le quotidien.
Evidemment, ça brasse !  Peut-être je vous enverrai  hurler dans les bois, ou sous l’eau, taper dans des coussins, on travaillera à clarifier, encore et encore ce qui se joue…
Je suis là pour que les choses changent, et ça commence par vous.  Je ne vous lâcherai pas la main.

Ophélie Giraud

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